Avec plus de 225 031 visiteurs, dont 30 581 internationaux, ce qui représente une hausse de 8,22% par rapport à l’édition 2017, le Sirha, grand-messe bisannuelle de la restauration et de l’hôtellerie était un incontestable succès. Nous y étions. Déambulant dans les sept immenses halls pendant trois jours, nous avons pu assister à de nombreuses dégustations et concours placés sous l’égide des deux grands disparus de l’année passée, Paul Bocuse et Joël Robuchon. Nous avons goûté d’innombrables spécialités et quelques innovations surprenantes (pas toutes, il y en avait 1 083 au total, dont dont 329 premières mondiales et 189 premières européennes).
Sirha 2019
Nous avons surtout fait plein de belles rencontres qui sont autant d’histoires à raconter.
Nous avons rencontré Jean, un jeune trentenaire en reconversion qui a quitté l’open space et le quartier de la Défense où il se languissait pour ouvrir un restaurant gastronomique dans sa ville natale. C’était son premier Sirha et il était un peu stressé.
Nous avons rencontré Maryse, une fromagère qui a repris la boutique familiale, située dans la Drôme il y a quinze ans. C’était son cinquième Sirha et une belle occasion de revoir des fournisseurs et clients qu’elle ne voit que tous les deux ans.
Nous avons rencontré Jean-Luc, meilleur ouvrier de France, heureux d’assister à cet incontournable rendez-vous où il allait jadis avec son père et son oncle. Sollicité de toutes parts, entre les dégustations à animer et son réseau à développer, il n’a pas beaucoup dormi et presque pas mangé en trois jours. Mais quel régal de voir l’excellence à la française et la tradition gastronomique se perpétuer !
Nous avons rencontré Zorha qui était un peu perdue sur son stand d’équipements de cuisine. Elle essayait d’alpaguer des clients pour présenter ses produits mais trop peu s’arrêtaient pour lui parler. Elle avait prévu de bonnes chaussures car elle savait qu’elle resterait longtemps debout mais c’est son dos qui lui faisait le plus mal. C’était son premier Sirha et peut-être son dernier.
Nous avons rencontré Tim et Jane, deux anglais très préoccupés par le Brexit qui viennent de vendre leur hôtel en Dordogne. Ils ne savaient toujours pas s’ils allaient rester en France où s’ils allaient repartir en Grande-Bretagne. En attendant, ils fréquentaient les allées avec une évidente nostalgie pour leur dernier Sirha.
Nous avons rencontré Fleur qui vient de monter sa boite d’innovation alimentaire et qui croulait sous les demandes. C’était son deuxième Sirha (il y a deux ans, elle travaillait pour une multinationale qui la maltraitant et frôlait le burn-out) mais au vu du succès de cette édition, ce n’était certainement pas son dernier.
Et vous, qui avez-vous rencontré ?
Quelles histoires aimeriez-vous raconter ?
Ananie qui vous veut du bien.
Le jury du Bocuse d’or 2019